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19 juin 2009

1...2...3... Rosé

Il fait beau, le ciel est bleu, le soleil est (enfin) au rendez-vous, les terrasses sont prises d'assaut tout comme les pelouses et les plages de notre beau pays.
A cette occasion, on ressort ses lunettes de soleil, on embaume le monoï, et on va se prélasser sur une grande nappe en se rafraichissant d'une bonne bouteille de...

...rosé!

J'entends déjà au loin les hurlements, qu'ils soient d'horreur ou de joie ;
"hannnnnnnnnnnn un pti rosé frais "
"M’enfin arrêtez avec votre rosé, c'est pas du vin"
et s'en suivra l'éternel débat sans fin...

Mais rassurez-vous, les professionnels du secteur sont là, et vont trancher pour vous, ça va faire mal.

Un peu d'histoire

Plus vieux vin de l'histoire (et oui) le rosé de nos jours a bénéficié, de nombreuses années durant, d'une réputation de vin de seconde zone, qui n'a jamais dit ou pensé "ce n'est pas du vin", et pour cause....

Pendant de nombreuses années (de l'ère moderne), la principale production de rosé se faisait dans le pays d'Oc, sud de la France, avec des exploitations énormes comparées à celles des autres vignobles de l'hexagone.
Pays d'Oc où on faisait "pisser" la vigne pour obtenir plus de jus, de piètre qualité, et où on a vinifié un peu n'importe comment des années durant sans chercher à valoriser le terroir ni les vins.

Enfin, il y a quelques années, Jackpot.
Une énorme campagne de promotion autour du rosé se fait.
L'outil de vinification a évolué, et on maitrise désormais tous les process de A à Z.
D'excellents vins commencent à apparaître sur le marché, Paris est conquis, la conquête du rosé a commencé.

Mais en fait, le rosé, c'est quoi?

Bah, c'est du vin avant tout... Soit, selon l'OMC :
le vin est exclusivement la boisson résultant de la fermentation alcoolique complète ou partielle du raisin frais foulé ou non ou du moût de raisin”.
Il est précisé que son titre alcoométrique ne pourra être inférieur à 8,5 % en volume.

Donc il s'agit de vin.
Non, les raisins ne sont pas roses... pour faire la plupart des rosés, on utilise des raisins... ROUGES!
Enfin, à peau rouge mais à chaire blanche (la majorité des pigments de couleurs et des molécules aromatiques se trouvent dans la peau du raisin, non dans son jus ou dans sa chaire comme on pourrait le croire).

Alors c'est simple, pour colorer, il suffit de laisser le jus en contact avec la peau du raisin pendant plus ou moins longtemps.

Les rosés dit de "pressurage" sont en réalité, faits comme des vins blancs, ce sont les plus clairs, les plus prisés de ces dernières années, et souvent à tort considérés comme les plus aromatiques, mais sont par définition les plus légers et les plus frais.

Les rosés dit de "saignée" ont donc une partie de vinification en vin rouge "classique" que l'on interrompt en cours de macération pour éviter que le rosé ne devienne rouge. Les rosés sont donc plus foncés, plus vineux, puissants, structurés et expressifs.

Le vin rosé n'est donc aucunement le mélange de vin rouge et de vin blanc, ou de vin rouge et d'eau, c'est une légende urbaine.
Et s'il fallait se méfier d'un type de vin, regardez plutôt ceux à très forte valeur ajoutée, d'une région de l'ouest français, où l'on a parfois rajouté du liquide de refroidissement pour voiture afin d'augmenter la sucrosité des vins! (Il est utile de rappeler que l'on peut boire ce liquide sans risque d'intoxication, mais il est nécessaire de rappeler que c'est un produit... HAUTEMENT cancérigène...).

Le cas particulier : La Champagne

Alors voilà, et *le champagne rosé
alors?
Eh bien comme souvent avec les champenois, nous avons UNE exception en France, et comme par hasard, elle se situe dans ce vignoble du nord-est Français.
En effet, si la champagne est la seule région en France à pouvoir mélanger différents millésimes pour réaliser ses vins, elle est aussi la seule à pouvoir mélanger des vins rouges et des vins blanc pour faire du rosé.

C'est une anecdote, mais cela méritait d'être précisé, car, sur ce principe, l'UE cherche à faire passer un projet de loi visant à autoriser cette méthode pour toutes les régions d'Europe productrices de vin. Pour ou contre, c'est un long débat.

Les conseils du Caviste :

Mais quand boit-on du rosé?

L'accord est effectivement parfois difficile et pas toujours heureux.
Il faut donc respecter certaines règles qui découlent de ce que j'ai énoncé plus haut, et casser avec les idées reçues et passer outre les conseils à la [BIIIIIIP] diffusé par Elle, Marie-Claire, ou encore le numéro spécial rosé du "Point" ou du "Figaro" (presse française pour les étrangers qui nous lisent).

1°/- Faire confiance à son caviste, la petite boutique du coin de la rue a souvent des rosés très sympa, de 3€ à plus de 70€ pour certains, et en général, si ce ne sont pas des guignols, ils sont des professionnels (l'ancienneté du personnel et de la boutique est un témoin du savoir-faire de ces derniers).

2°/- Pour les apéritifs, salades et poissons grillés, préférez les rosés frais, très clairs, parfois appelés "gris" (AOC : Côtes de Provence ; Coteaux d'Aix ; Bandol...), que l'on retrouve plus souvent en Provence, parfois dans la Loire (AOC : Touraine Rosé ; Bourgueil Rosé).

3°/- Pour un barbecue, préférez des rosés très sombres, puissants, concentrés structurés.
Vous retrouverez ce type de vins à Bordeaux (AOC : Bordeaux rosé ; Bordeaux Clairet), ou encore dans la vallée du Rhône (AOC :Tavel ; Lirac).

4°/- Pour les fans de Sucre : Il n'existe en France QU'UNE SEULE AOC de vins rosés sucrés. Elle est ligérienne (pays de la Loire) et c'est : Le Cabernet d'Anjou qui est OBLIGATOIREMENT SUCRE!
Attention à ne pas confondre avec le Rosé d'Anjou qui lui est obligatoirement sec.

Les aprioris

Aujourd'hui, beaucoup d'idées préconçues ont la vie dure.
Mais parfois, il faut savoir passer outre.

Les vignobles étrangers, et notamment l'Argentine et le Chili, se mettent à faire des rosés excellents, mais pour le moment, ils excellent surtout dans les rosés de saignée.

De plus, il existe des tas d'appellations plus ou moins connues, de producteurs, dans tout l'hexagone qui produisent d’excellents rosés. Sous les conseils avisés d'un professionnel, il ne faut pas hésiter à se lancer et à tenter!

Enfin, pour beaucoup, le rosé est un vin de second plan, pas forcément bon, à boire glacé.
C'est faux, comme précisé plus haut, il existe de très grands vins rosés, qui jouissent d'un soin et d'une attention toute particulière.
Aussi, pour un grand plaisir, il ne faut pas hésiter à franchir la barre de 10/15€ pour monter jusqu'à 20€ pour avoir l'occasion de déguster des produits qui n'ont rien avoir avec ce que l'on a l'habitude de goûter.

Santé!


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